Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. «À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d'une sincérité bouleversante.


J'ai passé plus d'une semaine sur ce roman qui ne fait que 200 pages ! C'est venu principalement du fait que je n'ai pas réussi à comprendre le transfert de culpabilité ressenti et vécu par le frère aîné. Autant je peux adhérer au besoin de comprendre et de faire des recherches, autant le sentiment de culpabilité est plus délicat pour moi. De plus, j'ai trouvé que la lecture du journal de ce même frère tournait en rond. J'ai continué ma lecture car je voulais voir quel impact la découverte de ce journal pouvait avoir sur le jeune frère et sur les actions qu'il mettrait en place face à toute cette horreur et aux parallèles qu'il pouvait constater dans l'islamisation de la cité ! Tout cela pour finir sur un constat total  d'impuissance de l'individu comme des institutions ! Un livre totalement pessimiste.


Ma conclusion : Familles, parents, LEVEZ les secrets afin que la descendance n'en paye pas le prix ! Quand à moi, je pense que j'ai fait le tour de ce thème (ayant lu et vu beaucoup sur ce sujet) et je suis en overdose, surtout que je trouve qu'on le traite souvent du même côté de la lorgnette...

Le village de l'allemand de Boualem SANSAL
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